Fini souffles et grésillements,
avec le numérique, la radio s’écoutera presque comme le dernier album d’Oasis ou
Indochine. La qualité sera proche du CD avec un son très clair… quand il y en
aura un. A la différence de la FM où l’on pouvait se contenter d’une réception
correcte en déchiffrant le signal sous un bruit de fond, avec le numérique soit
ça passe, soit ça ne passe pas. Noir ou blanc.Tout ou rien.
« Le numérique permet de se protéger des brouillages plutôt que des
grésillements on aura un son de bonne qualité. » explique Jérôme
Hirigoyen, directeur de projet radio numérique à TDF. Avec le numérique,
fini aussi les conversations entre pilotes d’avions et tour de contrôle que l’on
entend parfois sur certaines fréquences FM.
La
radio de demain offrira une meilleure qualité d’écoute et permettra aussi
d’associer le son avec l’image. La norme de diffusion T-DMB étant à l’origine
conçue pour de la télé, la radio va pouvoir exploiter cette technologie et
diffuser des images ou des animations sur les écrans des récepteurs. La radio va
devenir interactive. Ce n’est pas le cas avec la norme DAB présente dans
d’autres pays, elle permet juste d’envoyer des images. Le dispositif est déjà en
test. RTL a mis en ligne une version édulcorée de son site Internet. (cf.
photo) On y trouve la grille des programmes, la météo, quelques infos et
l’émission en cours comme l’invité de Jean Michel Apathie à 7h50, dès que le
journaliste pose la première question, sa photo et celle de son invité
s’affichent sur le poste. Autre possibilité : publier le nom de l’artiste et de
la chanson diffusée et pourquoi pas la pochette du disque ou encore créer un
système de messages instantanés, comme le SMS. « C’est envisageable sur des
téléphones portables équipés d’un récepteur de radio numérique » explique
Jérôme Hirigoyen de TDF. A part ces quelques pistes, on ne sait pas vraiment
à quoi ressembleront ces données associées, les radios préférant rester
discrètes à ce sujet.
Si les grandes radios ont les
moyens de développer ces mini-sites et ont de quoi les alimenter en contenu, le
problème se pose pour les plus petites structures, les radios associatives qui
se contenteront sans doute de leur logo et d’un affichage des titres en cours.
Rachid Arhab, membre du CSA,
président du groupe de travail sur la radio numérique.(Interview animafac.net) :
La radio fera-t-elle de la
vidéo ?
La radio numérique n’est pas de
la télé au rabais. Les données associées sont une dimension nouvelle et
supplémentaire : chacun doit y apporter ce qu’il pense pouvoir apporter. En ce
sens, les radios associatives ont toujours fait preuve de créativité, elles ont
été l’imagination au pouvoir. Pour l’utilisation de ces données associées comme
pour le reste, elles ont leur place : il n’y a pas de raison qu’elles ne
continuent pas à faire preuve de leur originalité dans le paysage radiophonique.
Les radios s’affolent en pensant qu’elles vont devoir faire de la vidéo, mais il
peut s’agir de photos, de données simples : du service de proximité. Il faut
penser à ce que les auditeurs attendent !
Jean Marie Gauthier,
directeur d’antenne de Vivre FM :
Vous êtes à la tête d’une
radio associative avec moins de moyens que d’autres pour les données associées,
Comment ça se passe ?
On a remis au CSA un plan de
remplissage des données associées. On ne va pas faire de la télé, on diffusera
un contenu en lien avec nos émissions actuelles et des infos pratiques comme on
le fait déjà sur Internet. Nous recevons beaucoup d’associations en lien avec
les personnes handicapées. Dans les données associées, nous publierons
logiquement leurs coordonnées.
Ce sera difficile à mettre
en place ?
On ne sait pas. Normalement
cela devrait être une interface mis à notre disposition par TDF, mais nous
n’avons eu aucune formation là-dessus et on n’a pas plus de renseignements. »
Notons
tout de même que Vivre FM s’adresse notamment aux personnes handicapées, parmi
lesquelles des personnes mal et non voyantes qui auront sans doute du mal à
accéder aux données associées, un manque d’accessibilité des équipements que les
fabricants ne semblent pas avoir pris en compte.